« Accueillir les autres », la première porte de combat spirituel

coquille-descargot Connaître le mal

  • La première porte de combat spirituel, « Accueillir les autres »  :

Jésus nous demande de nous aimer les uns les autres. Nous sommes souvent dans l’incapacité d’accueillir les autres, ces inconnus qui sont pourtant nos voisins, même nos amis. Vivre ensemble n’est pas vraiment facile car cela entrave notre liberté. La charité chrétienne semble souvent se terminer par un engagement lourd au profit des autres. On se demande quelque fois si l’amour véritable existe dans les deux sens.

Nous sommes pourtant invités à accueillir les inconnus, les autres comme nos frères et soeurs sans discrimination selon l’enseignement de Jésus Christ dans la Bible. Mais comment peut-on accueillir les autres sans se faire du mal et sans faire du mal aux autres ?

  • Comment peut-on définir le mal dans l’accueil des autres ? :

Nous pouvons méditer sur la définition du mal d’après le philosophe Martin Steffens qui nous a proposée dans son livre « Rien de ce qui est inhumain ne m’est étranger, éloge du combat spirituel ». Sa théologie se base sur la notion de joie et de bonheur. Le combat spirituel fait partie de spiritualité de joie selon lui. Cette phrase de poète berbère latin, Térence, « Rien de ce qui est inhumain ne m’est étranger », ne semble pas très facile à comprendre  pour expliquer ce lien entre le combat spirituel et la joie. Les épreuves que nous rencontrons peuvent nous détruire. Mais si nous les vivons bien, elles peuvent nous purifier et nous donner une force qui nous permettent de mieux nous réjouir de la bonté de la vie. Le combat spirituel nous éveille ainsi à des choses inhabituelles dans notre conscience quotidienne. « Accueillons mieux les épreuves pour tomber mieux dans les autres épreuves. Try again. Fail again. Fail better. » nous dit Martin Steffens. Cela explique peut être le titre de son livre.

Nous pouvons en effet nous lever chaque fois plus renforcé, plus sage pour avancer plus loin. Un peu comme Jésus qui tombe sous le poids de sa Croix dans le chemin du salut du monde. C’est ce que Martin Steffens prêche dans son livre.  Le chapitre « Connaître le mal » de son livre nous introduit dans ce premier débat sur le combat spirituel avec le premier thème, « le mal que nous faisons aux autres et à nous-même ».

martin-steffens-livre La définition de la charité selon Saint Jean

Connaître le mal  p.43 – p.54, quelques extraits du chapitre

« Faire mal » : « Le mal présent dans le faire mal est ce que l’on nomme parfois « le péché par omission » et que l’on distingue du « péché par action ». Il peut paraître moins grave en apparence, mais on peut se demander si la racine de tous les maux n’est pas le défaut d’attention. »

« Mal faire » : « Mal faire, c’est ne pas soigner ce que l’on doit, c’est être négligeant. C’est pécher par omission dans un domaine qui relève de notre responsabilité ou de notre compétence. Ce n’est pas détruire : c’est ne pas construire autant que l’on peut. »

« Faire du mal » : « Faire du mal c’est oeuvrer activement à ce qu’une souffrance soit produite dans le corps ou l’âme d’un autre. Ce qui relativise toutefois la part de malice qu’il y a dans le mal que l’on fait, c’est que par là on cherche souvent à être reconnu de l’autre, à exister pour lui. »

« Faire le mal » : « Le mal serait ici désiré pour lui-même sans le faire à personne. Le mal, intrinsèquement mauvais, car cela perturbe l’ordre des choses, un fondement sur lequel notre conduite s’appuie. »

« Le mal que l’on ne fait à personne et qui pourtant existe » : « A quoi bon m’instruire, puisque je n’instruirai plus personne ? A quoi bon nourrir cette mémoire qui se troue de toute part, puisque les trésors de sagesse que j’y amasse, je n’au plus personne à qui les confier ? A quoi bon offrir à ma solitude, et à mes chats qui s’en foutent, l’élégance de cette belle robe ? »

« Or on sent bien que ce n’est pas vrai, que le bien que l’on fait, même sans témoin, a son sens et sa valeur. Le monde tient-il autrement que grâce à ces petites actions invisibles ? »

Questions :

1)  Pourquoi sommes-nous négligents envers les autres ? Est-ce par lâcheté ou par orgueil ?

2) Le mal intrinsèque comme le dérangement de l’ordre des choses selon Martin Steffens, serait-il la vraie identité du mal dans notre propre intention du mal ? L’homme est-il capable de déranger la volonté de Dieu ?

3) Se faire du mal, s’enfermer dans la solitude ou dans des actes suicidaires : est-ce le fait de notre propre faiblesse innée ou est-ce le fait du mal infligée par notre société ?

le 14 octobre 2018

proposé par Eden Jung-Wook Park Ph. D., écrivain

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