La bouche du juste murmure la sagesse.

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Jean Paul II, Fatima/ EDB © 2016

 

La Sainte Ecriture, me semble-t-il, est un champ fertile rempli de toutes sortes de bénédictions. « L’odeur de mon Fils, peut-on y lire, est comme l’odeur d’un champ fertile ». Dans ce champs, nous respirons le parfum de la myrrhe, de l’encens et de toutes sortes d’aromates. Oui, en toute vérité, frères, il n’est ni vertu, ni pensée, ni sagesse, dont on ne puisse humer la senteur en ce champ. Mais, au fait, qui donc est rempli de toute bénédiction, qui donc est parfumé de tout l’arôme de ce champ, de ce champ fertile qu’a béni le Seigneur ?

Cela mérite attention, car en aucun des saints ne se trouve la plénitude des vertus. En David nous est donné tout particulièrement l’exemple de l’humilité. job rayonne la douceur d’une grande patience. Nous admirons la chasteté de Joseph, la douceur de Moïse, la force de Josué, la sagesse de Salomon. Mais aucun d’eux on ne peut déclarer : il embaume comme ce champ fertile, car vraiment, seul l’odeur de mon très doux Seigneur Jésus surpasse tous les autres parfums, seule so effluve est l’odeur de ce champ qu’a béni le Seigneur. toute la sagesse, toute la vertu, tout la grâce que contiennent les pages sacrées se trouvent en lui ; tout est en celui en qui « habite corporellement la plénitude de la divinité », en celui « en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science », en celui à qui « Dieu n’a pas donné l’Esprit avec mesure », en celui « de la plénitude de qui nous avons tout reçu ».

C’est dans ce champ que pénètre le juste lorsqu’il médite en sa bouche la sagesse. C’est là, Seigneur Jésus, que tes consolations réjouissent mon âme, tes consolations à toi, et non celles du monde. Malheur à vous, riches, qui tirez vos consolations de vous-même et non de Dieu ! Mais moi, très doux Seigneur, je me réjouirai dans ta parole comme « se réjouit celui qui découvre un riche butiné. Car « la bouche du juste murmure la sagesse », tandis que celle du sot bouillonne de sottise. Ne trouvez-vous pas que ce champ est comme le paradis du Seigneur ? Un paradis où s’épanouissent tant de fleurs, où mûrissent tant de fruits, où jaillit une magnifique source pour en arroser la surface. Cette source splendide, c’est la Sagesse, source cachée, source qui se divise en quatre bras qui sont les quatre vertus : la prudence, la tempérance, la force, la justice. Alors, puisez « avec joie aux sources du Sauveur »! Car, sans aucun doute, c’est à ces sources que puise le juste dont la bouche murmure la sagesse.

Aussi l’Ecriture s’ajoute-t-elle : « La loi du Seigneur est dans son coeur ». Oui, frères, grâce à cette source d’où naissent ces biens, le juste a la loi de Dieu dans son coeur, car elle l’instruit de tout, lui dicte tout ce qu’il lui faut aux temps et lieu convenables. « La loi e Dieu est dans son coeur ». Quelle est cette loi ? O loi de Dieu ! Loi qui est vraiment de Dieu, loi à laquelle Dieu s’est astreint, en quelque sorte, loi à laquelle Il s’est tenu, à laquelle on peut même dire qu’Il s’est soumis ! Cette loi, c’est l’amour : la majesté divine s’y est pliée au point de s’être « dépouillé de lui-même, prenant la condition d’escalve ». Heureux celui a cette loi dans son coeur, heureuse qui a cette loi immaculée, réconfort de l’âme pour diriger ses pensées, disposer ses paroles, apaiser ses moeurs. Oui, c’est bien là le sol d’où jaillit la sagesse ; de là naissent les fleuves spirituels du Paradis !

Alfred de Riveaulx, sermon inédit Talbot, Vol I, p. 74

Amen,

Eden

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