LA DÉCOLLATION DE SAINT JEAN-BAPTISTE

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DOM GUÉRANGER

Saint Jean Chrysostome s’écrie : “Jean, c’est l’école des vertus, la règle de vie, (531) l’expression de la sainteté, le modèle de la justice, le miroir de la virginité, le porte-étendard de la pudicité ; l’exemple de la chasteté, la voie de la pénitence, le pardon des péchés, la doctrine de la foi. Jean est plus grand qu’un homme, il est l’égal des anges, le sommaire de la loi, la sanction de l’évangile, la voix des apôtres, celui qui fait taire les prophètes, la lumière du monde, le précurseur du souverain juge, l’intermédiaire de la Trinité tout entière. Et cet homme si éminent est donné à une incestueuse, il est livré à une adultère, il est accordé à une danseuse !” Hérode ne resta pas impuni, mais il fut condamné à l’exil… Ceci est tiré de l’Histoire scholastique.

Cette fête est célébrée à cause de la combustion et de la réunion des os de saint Jean ; car des auteurs prétendent qu’on les brûla en ce jour, et que les restes en furent recueillis par les fidèles. C’est, en quelque sorte, un second martyre que ce saint d’eau souffre, puisque il est brûlé dans ses os, et c’est la raison (533) pour laquelle l’Église célèbre cette fête comme si elle était son second martyre. On lit donc au XIIe livre de l’Histoire scholastique ou ecclésiastique, que les disciples de saint Jean ensevelirent son corps auprès de Sébaste, ville de Palestine, entre Élisée et Abdias. Il se faisait de grands miracles à son tombeau ; mais, par l’ordre de Julien l’Apostat, les gentils dispersèrent les os du saint ; et comme les miracles continuaient toujours, on recueillit les os, on les brûla, puis on les réduisit à une poussière que l’on vanna dans les champs ; toujours d’après l’Histoire scholastique. Mais le bienheureux Bède dit que les os eux-mêmes furent ramassés et épars plus loin encore. Saint Jean parut souffrir ainsi un second martyre. (C’est ce que certaines gens imitent sans savoir ce qu’ils font, quand, à la Nativité de saint Jean, ils ramassent des os partout et les brûlent.) Or, pendant qu’on les recueillait pour les brûler, d’après l’Histoire ecclésiastique et le témoignage de Bède, des moines, venus de Jérusalem, se mêlèrent en cachette à ceux qui étaient occupés à les recueillir, et en prirent une grande partie. Ils portèrent alors ces ossements à Philippe, évêque de Jérusalem, qui, plus tard, les envoya à Athanase, évêque d’Alexandrie. Dans la suite, Théophile, évêque de cette ville, les mit dans un temple de Sérapis, purgé de ses ordures ; il le consacra comme une basilique, en l’honneur de saint Jean.

DOM GUÉRANGER, Institutions Liturgiques

Amen,

Eden

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